Agriculture solidaire et coopératives alimentaires

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Local, saisonnier, à un juste prix et en plus bon pour la santé.

Elles existent, les chaînes d’approvisionnement alimentaire sûres, dont tout le monde parle depuis le début des années 2020. Et ce, sous la forme de petits commerces locaux. Des modèles commerciaux alternatifs qui favorisent une consommation écologique tout en nous permettant de nous reconnecter à notre alimentation. Ils ont des chaînes d’approvisionnement courtes et des circuits transparents. Malgré cela, ces alternatives représentent encore plutôt une niche. Ces nouveaux mouvements sont des contre-courants au modèle commercial radicalement opposé de l’industrie agro-alimentaire.

Solawi 

On appelle Solawi, Solidarische Landwirtschaft (agriculture solidaire), des projets dans lesquels les producteurs et les consommateurs redéfinissent la chaîne de création de valeur des aliments et collaborent directement.

Avantageux pour les producteurs/productrices

  • Le distributeur disparaît, et avec lui ses marges. 
  • Le budget annuel est clair, les producteurs/productrices peuvent se concentrer sur leur travail et recevoir un juste prix.

Avantageux pour les consommateurs/consommatrices

  • Pouvoir décider eux-mêmes de la manière dont leurs aliments sont produits.
  • Obtenir des produits frais, locaux et tout à fait compétitifs en termes de prix. 
  • Le défi : la plupart du temps, il y a plus que les sept produits habituels dans le panier et, en saison, il y a parfois plus que ce que l’on peut gérer.  Le consommateur est responsable de la transformation, si possible sans déchets.

De l’association à l’abonnement

Il existe aujourd’hui plusieurs modèles pour ceux qui souhaitent participer à la production et à la transformation de leurs aliments:

Le « modèle classique » est celui des associations créées sur le modèle des Jardins de Cocagne :  Les membres paient un prix annuel déterminé en commun et aident (en supplément) quelques heures à la production sous la houlette de professionnels. Les consommateurs deviennent des co-producteurs. Il n’y a pas mieux pour valoriser les aliments que de participer à leur production.

Mais tous les consommateurs ne peuvent ou ne veulent pas prendre le temps de travailler activement – et nous ne parlerons même pas de l’efficacité de cette main-d’œuvre non formée.  Cela a donné à certaines associations l’idée de proposer leurs abonnements à deux prix, avec ou sans participation.

Les champs d’autocueillette de différentes coopératives constituent un modèle « intermédiaire » : les membres n’aident que sporadiquement à la plantation et à l’entretien, mais ils cueillent eux-mêmes leurs légumes et leurs baies dans le champ, selon des instructions très claires. 

Plusieurs producteurs proposent également un abonnement pour des légumes, sans aucune collaboration et sans pour autant fonder une association avec leurs clients. De plus en plus souvent, les producteurs proposent des abonnements avec livraisons hebdomadaires, acheminées vers des dépôts centraux où le consommateur engagé peut venir les chercher facilement, par exemple le jeudi après-midi, en rentrant chez lui.

« Le distributeur disparaît, et avec lui ses marges. »

Des légumes mais pas seulement

Mais bien sûr, il ne s’agit plus seulement que de légumes : il y a par exemple aussi des producteurs de lait, comme basimil.ch, qui, malgré le prix beaucoup trop bas du lait, ont fait monter leurs clients à bord et mettent désormais à la disposition de leurs membres une magnifique palette de produits. 

D’une manière générale, la valeur ajoutée réside dans la transformation et le commerce des denrées alimentaires.  Il en va de même pour les cultures. Les fermes qui ne sont pas trop grandes pour commercialiser directement leur production redécouvrent la transformation – et vendent de la farine, du pop-corn, des flocons d’avoine, des pommes de terre, de l’huile de tournesol, des thés, des confitures, etc. non seulement dans le magasin de la ferme, mais proposent également ces produits de longue conservation en vente directe sur commande préalable.  L’organisation Tournerève, par exemple, regroupe 15 producteurs et productrices qui proposent à leurs client(e)s tout ce que l’on peut attendre d’une fête de l’offrande.

Et lorsque les consommateurs sont prêts à considérer la production, la transformation et la distribution des aliments comme une partie importante de leur vie, il y a une autre étape que de plus en plus de personnes franchissent : celle de la création de leur propre magasin.

Les Jardins de Cocagne (Genève)
La Fève (Meyrin)

«FOOD-COOPs»

De même que les Jardins de Cocagne genevois sont la référence des coopératives maraîchères en Suisse, la Park Slope Food Coop new-yorkaise est sans doute la première: https://www.foodcoop.com/ le modèle pour les Food-Coops.  

Les Food Coops veulent offrir une alternative aux entreprises commerciales à but lucratif. 

Organisées sous forme d’association, leur succès repose non seulement sur la cotisation des membres, mais aussi sur une collaboration régulière. Comme pour les coopératives maraîchères, la direction est bien entendu employée par l’association et rémunérée de manière professionnelle. Néanmoins, le travail des membres n’est pas rémunéré en argent, mais permet de dégager de petites marges. Les membres en profitent donc doublement : ils peuvent participer à la définition de l’offre de leur magasin et reçoivent ainsi des produits artisanaux de grande qualité que l’on ne trouve pas forcément dans la grande distribution. Et le modèle offre ainsi un prix tout à fait compétitif.  

La Fève dans l’éco-quartier Meyrin est ouverte en septembre aux non-membres, et Le Local à Nyon permet aux non-membres de faire leurs achats toute l’année moyennant un petit supplément.