Agrarökologische Ansätze und lokale Ernährungssysteme. Wie bestimmen wir über unsere Ernährung?
INHALTSVERZEICHNIS
Ernährungsdemokratie im Quartier | Zwischen Pessimismus der Intelligenz und Optimismus des Willens: eine Bestandsaufnahme (Sabine Bally von der Filière Alimentaire des Vergers, Meyrin)
Wertebasierte, lokale Ernährungssysteme (Christina Plank, BOKU University Wien und Anna-Maria Brunner, Universität Innsbruck)
Podiumsdiskussion
Ernährungsdemokratie im Quartier | Zwischen Pessimismus der Intelligenz und Optimismus des Willens: eine Bestandsaufnahme
Transkription des Beitrags von Sabine Bally von der Filière Alimentaire des Vergers, Meyrin
“Il faudrait sortir de la zone de consommation” et ça pourrait être le sous-titre de notre présentation.
J’ai choisi un extrait d’une lettre de prison que Gramsci a écrite à son frère et c’est pour dire que nous nous sentons un peu en prison dans le stade actuel du projet. On cherche à sortir de la zone de consommation mais on n’y arrive pas tout à fait.
Donc juste pour situer le projet dont je vous parle, on est à Meyrin, c’est dans le canton de Genève, une ville de 27’000 habitants, un quartier de 16 hectares, avec des anciennes terres agricoles déclassées. Il y a 3’000 habitants. Les premiers habitants sont arrivés en 2016 et un point important, c’est que la moitié de ce foncier appartenait à la commune, donc la commune a pu définir pas mal de choses pour ce quartier. Entre autres, elle a pu faire en 2014, donc avant que les premiers habitants arrivent dans le quartier, un forum pour inviter les futur.es habitant.es pour réfléchir pendant 2 jours, avec plus d’une centaine de personnes, à ce qu’ils souhaiteraient pour leur nouveau “vivre ensemble”. Ce qui en est ressorti, et on était ravi de l’entendre, c’est le souhait de reprendre en main l’alimentation, la manière de s’alimenter. Ils ont voulu mettre l’alimentation au cœur du projet. Notamment le choix du distributeur de quartier. Ils ont voulu décider de quels magasins allaient s’implanter dans ce quartier et c’est ça qui a lancé une dynamique propre autour de ce qu’on appelle aujourd’hui la filière alimentaire de quartier.
Il en ressort donc un projet alimentaire de quartier qui comprend une ferme urbaine qui est installée dans le quartier et qui est en lien avec un réseau de fermes, un distributeur participatif paysan dans le quartier, 3 ateliers de transformation : une fromagerie qui achète son lait à un franc le litre, une boulangerie et une boucherie qui est en ce moment fermée pour de nombreuses raisons. Le fait est que c’est très compliqué de gérer une boucherie. Il y a de plus, un 4ème atelier de transformation qui vient se greffer à ces ateliers, au cœur du quartier. C’est une légumerie, à savoir un endroit où on lave les légumes, on les coupe, on les râpe etc. On parle de légumes qu’on appelle de 4ème gamme que l’on vend aux restaurants.
En fait, dans le projet initial, depuis le début, il y avait cette volonté de ne pas faire quelque chose d’anecdotique, comme potentiellement un magasin peut le devenir, mais d’être dès le début, en lien avec les collectivités publiques. Voilà, ça c’est un peu le contexte.
Des urbanistes de toute l’Europe viennent regarder le succès de ce projet. Il y a effectivement un magasin qui crée du lien social, les générations s’y mélangent, les gens trouvent une place, il y a des choses à faire pour tout le monde. On se raconte des choses, on est un peu trop à l’étroit, donc les agrumes, on les trie dans les entrées d’immeubles etc. Il y a vraiment quelque chose qui a peu à voir avec un magasin d’alimentation, mais qui se passe. C’est quand même pas mal, et ça marche!
Ensuite, il y a un âne, l’âne du quartier. Tout le monde le connaît parce qu’en fait c’est l’âne qui est utilisé par la ferme des Vergers. Parfois, il vient devant le magasin. Il est utilisé pour le labour des champs au pied des immeubles.
Donc c’est le premier quartier agro-écologique de Suisse! Une grande fierté! C’est super, ça marche, on voit des légumes qui poussent au pied des immeubles et qui sont vendus dans le magasin.
Notre fromager, Kevin, paye un bon prix pour son lait. Et puis Pierre, le boulanger, qui a un four à pain, travaille des farines du réseau de l‘affaire Tournerêve, qui sont moulues avec un moulin à meule de pierre. On se réapproprie donc un outil et je n’ai pas parlé des semences mais pour faire un lien donc on a aussi un semencier Semences de pays à Genève. On est très content car une partie des variétés des légumes qu’on peut vendre, on en connaît les semences, c’est contrôlé. Tout va bien!
Et puis, il y a une dimension sociale dans tout ça, donc, au-delà du magasin, on fait des animations, des repas et on partage quand même des choses ensemble. Donc là on était du côté de l’optimisme, des choses qui sont bien.
Aux gens qui nous rendent visite, on leur raconte cet aspect. Mais ici je vais aussi parler des problèmes. On arrive à la réalité, donc on garde ces points positifs à l’esprit, mais il y a quand même un constat d’échec.
Il y a à peine 10% des habitantes et habitants du quartier qui viennent dans ce magasin et c’est un public extrêmement homogène. On ne sait absolument pas comment parler, comment sensibiliser, comment s’adresser aux personnes qui ne font pas partie de ces 10%. Et pour vous dire, il y a des gens qui habitent dans l’immeuble où il y a la fromagerie qui ne savent même pas qu’il y a une fromagerie dans leur immeuble! Ce n’est pas qu’on veuille à tout prix qu’ils aillent acheter du fromage, mais juste la conscience que ce projet existe! A ce niveau, on est déjà en situation d’échec.
Bien sûr, quelqu’un qui loue un appartement dans ce quartier, c’est aussi son droit de dire qu’il ne veut pas savoir ça! Il y a la liberté de choix et de connaissance, ça existe, mais on est face à un échec!
Et le 3ème échec, c’est qu‘on a de la peine à maintenir des fermes dans ce réseau. En effet, lentement la question se pose, s’il n’y a pas de débouchés suffisants, de savoir pourquoi les producteur.trices devraient rester dans ce réseau relativement compliqué. Le magasin a un contrat annuel avec ce réseau de fermes qui partagent un plan de production. C’est très compliqué! C’est beaucoup plus simple d’être une ferme seule et de vendre en direct au marché. Alors que ce qu’on défend, c’est vraiment les filières courtes, d’être en lien à chaque étape entre les mangeurs et les mangeuses, les transformateurs, les producteurs et là, on a le problème que les producteurs commencent à nous dire qu’ils quittent le réseau car ils travaillent à perte.
Donc aujourd’hui, on a l’impression qu’il y a 3 domaines dans lesquels on se trouve un peu dans une impasse:
En fait, on n’a pas les mots justes! On parle d’un “magasin de quartier”, c’est le mot pour dire ce qu’on voulait faire. On entre ainsi dans un cadre de pensée “magasin”: il y a des étiquettes avec les prix, il y a une caisse enregistreuse, il y a des horaires d’ouverture… donc, en fait, on voudrait sortir de la zone de consommation, mais les mots nous manquent et on a aussi le cadre de pensée qui manque.
On est dans un modèle économique déficient, parce qu’il y a une plus-value sociale, une plus-value environnementale, pour l’agriculture qui est défendue, mais elles ne peuvent pas se répercuter sur le prix. Qui paye ça? Le modèle économique qu’on a, ne nous offre pas de réponse à cette question. De plus, on a un problème d’organisation. Quelqu’un qui m’a dit aujourd’hui qu’il a été voir sur notre site et qu’il a vu qu’ il y a 4 coopératives. Et il se posait la question de la manière dont elles travaillent ensemble. Je pense en fait qu’il faudrait former une seule coopérative et que l’on trouve un modèle de gouvernance. Mais à ce jour, on est sans cesse confronté à une logique de marché et de défense de notre fonctionnement, qui est une défense économique et, si on ne peut pas se partager ce risque là, on ne peut pas vraiment travailler ensemble! C’est une des défaillances que l’on rencontre aujourd’hui. On n’a pas trouvé comment changer. C’est une question de cadre de pensée ou de changement de paradigme. En fait, on ne sait pas comment faire autrement. Alors, on fait un peu avec ce qu’on nous dit de faire, mais ça ne marche pas tout à fait pour ce qu’on veut faire.
“L’optimisme de la volonté” c’était aussi dans la lettre de Gramsci à son frère : on peut être en prison, mais pas à perpétuité et donc on a des perspectives qui nous enchantent! C’est cet atelier de légumerie qui nous permet en fait de sortir du marché pour 60% des légumes nécessaires aux collectivités publiques.
La légumerie des Vergers a un contrat avec les collectivités publiques de la commune de Meyrin pour couvrir 60% des besoins en légumes. Il y a là une volonté politique et un travail qui a été fait sur le long terme pour qu’on s’entende entre le prestataire privé qui gère les restaurants scolaires, l’atelier de transformation artisanale et la commune. Finalement, on a trouvé une solution. Ca c’est quand même des perspectives qui sont réjouissantes. D’autre part, de manière générale, le lien avec la commune de Meyrin est réjouissant parce qu’on a une collectivité publique qui à force de nombreuses heures de réunions, s’est approprié ce projet et s’y engage de manière proactive. Elle nous propose un local communal de 800 m² pour une durée de 4 ou 5 ans.
Je vais terminer avec le droit à l’alimentation qui a été évoqué ce matin par Lisa Mazzone, qui a été voté à Genève en juin de l’année dernière. Genève est le premier canton de Suisse qui a un droit à l’alimentation dans sa constitution et ce droit à l’alimentation, pour nous et 6 autres associations nous a permis de mettre en place un projet de caisse genevoise de l’alimentation qui est aujourd’hui porté par 2 comités citoyens de l’alimentation. On prévoit le lancement d’un prototype pour septembre 2025.
Voilà et en fait si je dois vous quitter maintenant, c’est parce que ce soir, il y a une motion qui a été déposée en septembre pour que la politique alimentaire de Meyrin prenne en considération le projet pilote de la caisse alimentaire et on a une audience ce soir.
Merci beaucoup de votre attention.
Wertebasierte, lokale Ernährungssysteme
Transkription des Beitrags von Christina Plank, BOKU University Wien und Anna-Maria Brunner, Universität Innsbruck
In den nächsten paar Minuten werden wir ganz kurz etwas zu den Konflikten im Ernährungssystem sagen und mit welchen verschiedenen Transformationsperspektiven wir dann auf dieses schauen können, um eine Transformation voranzutreiben. Wir werden dann unser Forschungsprojekt “Wertebasierte Produktions- und Konsumweisen” vorstellen. Hier haben wir uns mit spezifischen lokalen Ernährungssystemen in Argentinien, mit der Agrarökologie und auch mit upscaling-Prozessen von lokalen Ernährungssystemen in Tschechien und in der Schweiz auseinandergesetzt.
Konflikte im Ernährungssystem
Zu den Konflikten haben wir heute ja schon einiges gehört in den ersten 2 Sessions. Ich finde das ist aber trotzdem nochmal eine schöne Überblicks- und Eingangsfolie aus dem APCC (Austrian Panel on Climate Change) Bericht von 2023 “Strukturen für ein klimafreundliches Leben”, zu dem ich, zusammen mit Marianne Penker von der BOKU und Karl-Michael Brunner von der WU Wien, das Ernährungs-Kapitel beigesteuert habe. Unsere Aufgabe war neben Transformationsperspektiven auch Konflikte zusammenzufassen. Wir haben heute schon einiges gehört über verschiedene Politikbereiche, wo Konflikte sehr präsent sind. Aus Österreich und EU Perspektive gehört da auch sehr stark die gemeinsame Agrarpolitikdazu, wo es darum geht, wer welche Subventionen bekommt, wie sind da unterschiedliche Verteilungen zwischen Ebenen Kleinbäuerinnen und den grösseren Betrieben, das sind auch die internationalen Handlungsstrukturen, die heute im ersten Panel diskutiert wurden, aber auch einfach so die Tatsache dass, bevor die Diskussion gelaufen ist, Ernährung ganz oft als privates Thema abgehandelt wird und nicht als politisches.
Als zweiter Konfliktbereich, weil es ja um einen spezifischen Klima-Bericht gegangen ist, ist das Konfliktthema Fleisch aufgekommen. Wir haben heute schon vom Palmöl gesprochen, aber eben auch Soja oder andere Flex Crops, wie sie eben unterschiedlich eingesetzt werden, auch für die Fleischproduktion, für Futtermittel, treiben eben die Klimakrise voran. Und, was ich immer ganz interessant finde, vielleicht weiss das jemand für die Schweiz, dass dieses Konfliktthema Fleisch auch traditionelle Geschlechterverhältnisse widerspiegelt. In Österreich konsumieren wir im Durchschnitt 2 Drittel zu viel Fleisch, und, wenn man jetzt binär denkt Frau und Mann, ist das nochmal so verteilt, dass Männer mehr Fleisch konsumieren als Frauen. Es gibt zwar einige Initiativen im Bereich von freiwilligen Massnahmen, aber keine konkreten Verboten oder Regulierungen.
Als dritter Konflikt,die Arbeitskonflikte, die sind jetzt auch schon im Palmöl Thema (im Vortrag von Tina Goethe) ein bisschen vorgekommen. Ganz konkret geht es eben in der Wertschöpfungskette los bei den Bauern und Bäuerinnen, über die Erntearbeiter*innen und bis hin zu dem Lebensmittel-Arbeiter*innen, so wie wir das in der covid Pandemie dann auch miterlebt haben.
Der vierte Konflikt ist spezifisch auch für die Wissenschaft sehr wichtig. Es gibt verschiedene Wissensformen, die unterschiedlich anerkannt sind. Obwohl wir zum Glück immer stärker transdisziplinär forschen und Wissen von so genannten ausserakademischen-Akteuren und Akteurinnen mit einbeziehen, ist es eben trotzdem so, dass oft noch Forschung fern der Lebensrealitäten von Bauern und Bäuerinnen stattfindet. Mehr zu Agrarökologie hören wir dann von Anna-Maria Brunner am Beispiel von Argentinien.
Diesals kurze Zusammenfassung vom Stand der Literatur und Forschung, die eben von uns für diesen APCC ausgewertet wurde.
Systemischer Wandel von Marktmacht zu Marktgestaltung
Wie kommen wir von dieser Marktmacht hin zu einer Marktgestaltung? Aus einer wissenschaftlichen Perspektive gibt es verschiedene sozialwissenschaftliche Theorien, die unterschiedlichen Annahmen nachgehen, wie so eine Transformation, also wie ein systemischer Wandel, passieren kann.
Vorherrschend bei diesen 4 Perspektiven sind die Markt- und die Innovationsperspektive.
Die Marktperspektive stellt die Konsument*innen in das Zentrum: durch Bewusstseinsbildung, durch Einkaufen, kann man das System verändern. Kann man, aber es reicht eben nicht aus.
Innovationen kamen auch sehr stark raus im ersten Panel, wo immer wieder, auch von Botschafter Germann, sehr stark auf technische Innovationen gesetzt wird. Durch technischen Fortschritt können wir einen Wandel bewirken und eine Transformation vorantreiben. Das ist auch etwas, was sich in der wissenschaftlichen Literatur sehr stark widerspiegelt .
Womit wir stärker arbeiten sind die Bereitstellungsperspektive und die Perspektive der Gesellschaft. Bei der Bereitstellungsperspektive ist auch schon genannt worden, dass öffentliche Einrichtungen, zum Beispiel über die öffentliche Beschaffung, sehr stark aktiv werden können, über die biologische Landwirtschaft, oder, wie Sabine Bally schilderte, bei der Quartierplanung. Die Gesellschaftsperspektive steht aus Sicht der Ernährungssouveränität als Motor des sozialen und ökologischen Wandels und der sozialen Bewegungen stark im Vordergrund.
Soziale Bewegungen als Treiber der Transformation: In unserem Forschungsprojekt nehmen wir vor allem diese beiden Perspektiven ein. Wenn wir uns lokale Ernährungssysteme anschauen, dann ist es auch immer wichtig, den nationalen Kontext in den Blick zu nehmen, aber auch die anderen räumlichen Ebenen. Was passiert auf der städtischen Ebene, der lokalen, oder eben auch auf der nationalen?
Wir haben viel über die Schweiz gesprochen, Anna-Maria Brunner kommt mit ganz frischen Eindrücken von Argentinien und wird mit konkreten Beispielen einen Einblick nach Argentinien geben: Ich werde nur kurz schlaglichtartig Einblicken in den argentinischen Kontext geben und dann mehr zur agrarökologischen Szene sprechen und spezifisch zu den Zukunftsbildern und Visionen, die in dem Bereich vorherrschen.
Schlaglichtartige Einblicke auf Agrarland Argentinien
Spezifisch der Norden des Landes ist ganz stark geprägt vom Sojaanbau. Diese Massivität wird auf dieser Karte verdeutlicht. Sie stellt diese toxische Soja Republik dar, die sich über Teile Argentiniens, Boliviens, Brasiliens, Paraguays und Uruguays erstreckt. In Argentinien werden 100% des Sojas mit Gentechnik, sprich gentechnisch manipuliertem Saatgut, angebaut. Auf der gesamten Anbaufläche Argentiniens werden 64% der Flächen mit genmanipuliertem Saatgut bestellt. Das sind über 240’000 Quadratkilometer, also rund sechsmal die Fläche der Schweiz. Das impliziert natürlich einen ganzen starken Einsatz von Pestiziden, und da hält auch Argentinien einen traurigen Rekord: Von den hier genannten Ländern hat Argentinien die höchste Anzahl an Toten durch Vergiftung durch Pestizide.
Weltweit ist Argentinien auf dem dritten Platz der Lebensmittel-Nettoexportateuren. Einerseits spielt das Land als Exporteur von Primärerzeugnissen für das globale Ernährungssystem eine zentrale Rolle, und andererseits machen die Exporte von landwirtschaftlichen Erzeugnissen über die Hälfte der Exporte aus. 2022 beispielsweise gingen 55% der nationalen Exporten auf den landwirtschaftlichen Sektor zurück; 28,1% alleine auf den Sojasektor.
Neokoloniale Plünderung
Im vorherrschenden Kontext des Neo-Extraktivismus geht die Konzentration auf externe Märkte mit einer Reprimarisierung der Wirtschaft einher. Der argentinische Fall der Sojaproduktion ist ein anschauliches Beispiel für die Einbindung eines Landes in das agrarindustriellen Konzerne (corporate food regime), die durch die Deregulierung und Liberalisierung des Marktes ermöglicht wurde. Die damit einhergehende Technologisierung und Finanzialisierung der Landwirtschaft spiegelt sich in dem starken und ungebrochenen Trend zu grösseren landwirtschaftlichen Betrieben und der mächtigen Rolle der Agrarindustrie in Argentinien wider, die zwischen 70-90% der produktiven Fläche des Landes gepachtet hat.
Die daraus resultierende Produktionskonzentration verdrängt nicht nur bäuerliche Familienbetriebe, sondern führt durch ihre ständige Expansion und die Suche nach neuen Gebieten auch zur Entwaldung und zur Vertreibung von Bauern und indigenen Gemeinschaften. Die sozialökologische Folgen werden noch einmal verstärkt in Zeiten von ökonomischen Krisen. Das Land hat das Potential, für 330 Millionen Menschen Lebensmittel zu erzeugen. Dennoch waren 2020 rund 33% der argentinischen Bevölkerung von Ernährungsunsicherheit betroffen. Argentinien ist ein Modellbeispiel des Hungers im Angesicht eines reichlichen Angebots an Nahrungsressourcen.
Es gibt Gegenentwürfe zu diesen “cooperate food regimes”, weltweit und auch in Argentinien, die diese Maximierung des ökonomischen Gewinns ablehnen und stattdessen das Leben und auch die Autonomie ins Zentrum stellen. Buon Vivir, Gutes Leben, heisst das Konzept in Argentinien und generell im lateinamerikanischen Kontext. Um dieses zu erreichen im latinen Weltverständnis, braucht es ein Neudenken der Gegenwart, der Zukunft, es braucht alternative Zukunftsbilder auch fürs Ernährungssystem.
Wieso sind solche Zukunftsbilder wichtig? Und was sind solche Zukunftsvisionen? Es sind Visionen, in denen die Naturgesetze gleich bleiben, aber sich die Gesellschaft verändert. Neue Blicke auf die Welt, die uns in irgendeiner Form weitergehen lassen. Wohin, das hängt eben davon ab, was wir uns vorstellen. Sie lenken in einer gewissen Weise die Gesellschaft in eine bestimmte Richtung und materialisieren sich schlussendlich in Diskursen in Praktiken und Politiken. Sie sehen also in einer gewissen Form eine intangible Basis, einer materiellen Realität oder Zukunft, und somit auf starke Punkte für die sozial-ökologischen Transformationen, die Christina Plank vorhin schon erwähnt hat.
Buon Vivir – Gutes Leben im Mittelpunkt durch Agrarökologie
Ein ganz konkreter Gegenentwurf, der das gute Leben in den Mittelpunkt stellt, ist die Agrarökologie. In der argentinischen Definition von Agrarökologie wird das “gute Leben” sogar konkret genannt. Weil eben die Agrarökologie auf das gute Leben der gesamten Gesellschaft abzielt und dieses stärkt.
In Argentinien gibt es schon einige konkrete Projekte, die versuchen, das Ernährungssystem neu zu denken und Agrarökologie als Baustein eines guten Lebens in der Machtstruktur zur Anfechtung der Hegemonie anzusehen. Es gibt sie in unterschiedlichen gesellschaftlichen Teilbereichen auf unterschiedlichen Skalen, Ebenen; aus dem wissenschaftlichen Sektor zum Beispiel die SOKLA (die lateinamerikanische wissenschaftliche Gesellschaft für Agrarökologie), im politisch-institutionellen Kontext die Renamo (das nationale nationale Netzwerk an Gemeinden die Ökologie fördern), und aus dem zivilgesellschaftlichen Bereich natürlich mit Gewerkschaften und lokalen Initiativen. Auf diese Initiativen und Befürworter*innen der Agrarökologie möchte ich jetzt einen genaueren Blick werfen und fragen, was für Zukunftsbilder sie sich ausmalen. Inwiefern sehen sie eine Konsistenz zwischen Agrobusiness und Agrarökologie in der Zukunft?
Die staatlichen Akteure und Institutionen, die für die Agrarökologie einstehen und diese konkret in ihr Zukunftsbild mit einbinden, denken Agrarökologie gemeinsam mit Agrobusiness. Sie räumen nicht nur die Möglichkeit der Koexistenz ein, sondern sagen, dass diese Koexistenz wünschenswert ist, damit eine gewisse Synergie entstehen kann. Damit das möglich ist, braucht die Agrarökologie Technologien, und um sie erwerben zu können, braucht es die Hilfe der Politik.
Da spielen einige dominante Narrative, von denen ich 2 beispielsweise nennen möchte: Als erstes die Unproduktivität der Agrarökologie. Das allgemeine Verständnis ist, dass Agrarökologie in Argentinien unterkapitalisiert und unproduktiv sei. Deswegen brauche es eben Technologien und staatliche Unterstützung. Auf dieser Sichtweise basiert auch das zweite Argument, das besagt, dass es einen geteilten Markt brauche. Auch in der Zukunft brauche es die konventionelle Produktion für den Export und für die Generierung von Dollars, aber daneben als Alternative und vielleicht etwas unproduktiver, die Produktion für die Versorgung des Landesinneren.
Diese Trennung des Marktes wird als unumstösslich, aber auch als positiv komplementär angesehen. Deswegen ist die Zukunftsperspektive im Falle dieser Gruppe vielleicht mehr eine Kontinuität des Status quo, wo sozial ökologische Konflikte die entstehen können, ausgeklammert werden.
Die alternativen Ernährungsnetzwerke hingegen, also jene Netzwerke, die Agrarökologie schon in der Praxis implementieren, sehen keine Koexistenz mit dem Agri-Business. Die ganzen Gründe, wieso diese Personen Agrarökologie in der Praxis umsetzen, sind auch die Gründe, weshalb sie eine Koexistenz mit der Corporate Agrarindustrie ablehnen. Sie verweisen auf die Konkurrenz über das Land und auch den Einsatz von Pestiziden, die eine Koexistenz verunmöglichen. Gleichzeitig zeichnen diese Akteur*innen auch Bilder, die vielleicht etwas pragmatischer sind und die Unumgänglichkeit der Konsistenz einräumen. Eine Produzentin sagte: „Die Agrarindustrie wird nicht aufhören, wir müssen versuchen, uns ins Produktionssystem also irgendwie einzufügen.” Also auch hier sind die Zukunftsvisionen nicht so radikal utopisch, wie wir uns vielleicht gedacht hatten. Es sind eher ambivalente Zukunftsperspektiven, zweigeteilt zwischen utopischem Idealismus und pragmatischem Realismus. Eine andere Produzentin sagte eben zu mir, das Schlüsselwort in Bezug auf die Koexistenz sei nicht, ob sie koexistieren können, sondern ob sie sollten. Also zusammenfassend: Beide Gruppen, d.h. Vertreterinnen der Agrarökologie und die staatlichen Akteur*innen, zeichneten Zukunftsbilder, die in irgendeiner Form das Agribusiness beinhalteten. Da möchte ich die Frage in die Runde werfen: Wo gehen wir denn hin, wenn selbst die Vertreterinnen der Agrarökologie das Agribusiness der Zukunft mitdenken?
Transformative Zukunftsbilder brauchen stabilen Boden
Um diesen Exkurs nach Argentinien mit einer konstruktiveren Note zu beenden möchte ich auf ein paar Aspekte eingehen, die die Kreation von transformativen Zukunftsbildern verhindern oder einschränken, und auch ein paar Appelle formulieren, um eben solche transformativen Zukunftsbilder zeichnen zu können und dann auch in die Realität umzusetzen. Da möchte ich mit 2 kurzen Geschichten starten aus einer Untersuchungsregion in Rio Negro, südlich von Buenos Aires, und Zitaten von Landwirtinnen. In der Zusammenarbeit mit den Landwirten wurde ein zentrales Problem herausgearbeitet, und zwar die Kontrolle von Unkraut. Eine Produzentin sagte zu mir, eine Strategie, die sie gefunden haben, sei das Mulchen. Dazu verwenden sie das ausgediente Plastik der umliegenden Zwiebelproduzenten. Zum Kontext: Die Zwiebelproduktion dort ist konventionell und vor allem für den Export gedacht. Das heisst, das Plastik, das die ökologischen Produzent*innen wiederverwenden, ist voller Pestizidrückstände. Es kann deshalb auch nicht mehr recycelt werden. Das heisst, die kleinen, ökologischen Produzent*innen können das Plastik nicht mehr in die Recyclingstationen zurückgeben, sondern müssen es vor Ort, auf ihren Farmen, auch verbrennen. Neben diesen negativen Aspekten zeigt sich hier auch einfach ein Abhängigkeitsverhältnis, das aufgebaut wird.
Eine ähnliche Dynamik ergibt sich in Bezug auf das Land. Wieder am Beispiel der Zwiebeln: Die Zwiebelproduktion ist höchst spekulativ und hat die Bodenpreise in den letzten Jahren stark steigen lassen, wodurch das Land eben nicht mehr leistbar wurde für die agrarökologischen kleinen Produzent*innen. Was passiert? Nach 3 Jahren Zwiebelproduktion ist das Land ausgelaugt und nicht mehr interessant ist für die Zwiebelproduzent*innen. Sie ziehen weiter, pachten ein anderes Land und das verlassene wird plötzlich eben wieder preislich erschwinglich für die agrarökologischen Produzent*innen. Das heisst, sie gehen auf dieses ausgelaugte Land und versuchen mit ihren agrarökologischen Praktiken, die Bodenfruchtbarkeit wiederherzustellen, bis das Land wieder interessant wird für andere Formen der Produktion. So geht der Teufelskreis weiter. Diese Abhängigkeitsverhältnisse oder Beziehungen sind oftmals perfekt und müssen daher aufgedeckt und auch Allianzen und Lösungsstrategien für die Opfer des Agribusiness gedacht werden. Schlussendlich können eben auch langfristige nachhaltige Zukunftsbilder nur auf einem stabilen Boden florieren.
Ein weiteres Zitat: “Sie reinigen die Bewässerungskanäle mit Glyphosat.” “Ja, aber das ist nichts Neues, das ist kein Geheimnis.”
Als ich das gehört habe in einem Workshop sind mir zuerst mal die Alarmglocken hoch gegangen. Ich habe mir gedacht: „Wahnsinn, wie so latente und irgendwie lange Zeit auch unterdrückte Konflikte dazu führen können, dass Dystopien normalisiert werden.” Diese Dystopien werden Teil einer scheinbar unveränderbaren Realität und auch in Zukunftsbilder mitgenommen, weil sie als Basis und etwas Unveränderbares gelten. Dem muss auch entgegengewirkt werden durch eine kritische Problematisierung und auch für eine Meinungs- und Versammlungsfreiheit, die derzeit in Argentinien stark eingeschränkt wird.
Ein vorletztes Beispiel: Unsere Vorstellungswelt wurde kolonisiert mit dem Ergebnis, dass wir uns nur noch Dystopien vorstellen können. Wir müssen kämpfen, um wieder fähig zu sein, uns eine andere Zukunft vorzustellen. Eine Produzentin sagte zu mir, „wenn der Samen bereits beschädigt ist, dann kann nichts mehr gesundes wachsen”. Wir müssen also unsere Perspektiven dekolonisieren, sowohl in Argentinien als auch hier in Europa und anderswo, und beispielsweise Länder wie Argentinien neu anschauen und nicht nur als Rohstofflieferanten definieren.
2 letzte Zitate von Produzentinnen, als es eben um Zukunftsperspektiven und Bilder ging: “Ich will nicht an die Zukunft denken, denn ich bin schon genug mit der Gegenwart beschäftigt”. “Ich sollte besser nicht mitmachen und keine Fehler zu machen. Andere wissen es sowieso besser.”
Damit möchte ich folgende Fragen in den Raum werfen: Wer hat denn die Ressourcen, Zukunftsvisionen zu denken? Wem schreiben wir die Fähigkeiten zu, solches zu tun? Wer traut sich in Folge auch selbst die Fähigkeiten zu solches zu tun? Wem hören wir zu? Um transformative Zukunftsbilder zu zeichnen, braucht es die Stimmen und Visionen aller, vor allem auch jener Personen, deren Existenz vom Ernährungssystem abhängt. Die systemische Gerechtigkeit oder Ungerechtigkeit in alledem muss mitgedacht werden.
Die derzeitige Dynamik in Argentinien ist weit davon entfernt: die Universitäten in Argentinien sind besetzt zur Verteidigung des öffentlichen Unisystems. Die Forschungsgelder sind eingefroren und die Regierung hat dem nationalen Institut für Agrarökologie verboten, Wörter wie Klimawandel, Agrarökologie oder Gender zu verwenden. Es braucht ein öffentliches Bildungssystem und eine Gewährleistung unabhängiger kritischer Forschung, um genau solche Zukunftsbilder oder alternative Zukunftsbilder zeichnen zu können. Dennoch gibt es Agrarökologie in Argentinien. Die Bewegung ist stark und wird immer stärker. Vielleicht wäre sie noch stärker mit weniger Gegenwind, aber es geht auch so weiter.
Transformation braucht Allianzbildung. Beispiele aus Mitteleuropa
Zurück nach Mitteleuropa zu zwei Beispielen in anderen lokalen Systemen, in Interaktion mit anderen räumlichen Ebenen:
Das erste dreht sich um die urbanen Ernährungssysteme in Tschechien, ganz konkret um Prag und Brünn. Das ist eine Arbeit, die auch sehr stark meine Kollegin Michaela Pixová gemacht hat, Geographin in Prag, mit der These, dass es, wie wir schon gehört haben, Unterstützung brauche, um lokale Ernährungssysteme zu stärken. Kurz der nationale Kontext: Wir befinden uns hier in einem postsozialistischen Nahrungsregime. Tschechien ist eines der Länder mit sehr sehr grossen Agroholdings, als postsozialistisches Erbe. 90% der Betriebe bewirtschaften über 50 ha, und seit den 1990er Jahren gibt es auch eine starke Präsenz von transnationalen Ketten, vor allem von den Supermärkten. Gleichzeitig gab es aber auch eine starke Tradition der Selbstversorgung über Kleingärten, so wie in Polen und in der Slovakei auch. Es scheint mir sehr spezifisch für Zentral- und Mitteleuropa, dass diese Kleingärten, obwohl ihnen etwas „Veraltetes“ anhaftet, noch so stark in der Gesellschaft verankert sind. Wir haben uns gefragt, wie sich das in den städtischen Lebensmittelpolitiken äussert.
Eine städtische Lebensmittelpolitik ist, ansatzweise, auf Papier vorhanden, aber städtische Unterstützung erhalten die vermeindlich veralteten Kleingärten, in denen weiterhin sehr viel gutes Gemüse wächst, nur noch minimal. Das immer grösser werdende Interesse der Bevölkerung an frischen und gesunden Nahrungsmitteln führt zur Entstehung von Bauernmärkten, von Initiativen wie Gemeinschaftsgärten und solidarischer Landwirtschaft, sowie NGOs, die sich mit Kreislaufwirtschaft und der Reduktion von Lebensmittelabfällen befassen.
Transformation braucht Allianzbildung zwischen Initiativen mit unterschiedlichem Grad an Sozialkapital und unterschiedlichen Links zu den städtischen Institutionen.
Ein zweites Beispiel aus Österreich: Vom Green Deal haben wir schon gehört, die Farm to Fork Stragegy ist Teil davon. Wir haben die Frage gestellt, wie sich der Grean Deal anhand der Vom Hof auf den Tisch – Strategie in Österreich manifestiert. In Experteninterviews haben wir 3 politische Projekte identifiziert, getragen von 3 verschiedenen Gruppen
- die Konservativen Kräfte, die, zusammen mit der Agrarindustrie, der Landwirtschaftskammer und weiteren, mit einem starken Narrativ der Angst, dass die Vom Hof auf den Tisch-Strategie die Lebensgrundlage der Bauern und Bäuerinnen zerstöre, die Diskussion dominieren;
- institutionelle Akteur*innen, u.a. aus Klima- und Sozialministerium, setzen auf den Narrativ der Transparenz und gemeinsame Gouvernance und fordern die Umsetzung der Farm 2 Fork Strategie;
- soziale Bewegungen wie die Bewegung für Ernährungssouveränität, denen diese Strategie nicht weit genug geht und die Alternativen fordern
Ein Konflikt bezüglich der Umsetzung der Strategie ist, dass diese verschiedenen Projekte und Interessensgruppen unterschiedliche Entscheidungsmacht und finanzielle Ressourcen haben, und dass die Zielgruppen unterschiedlich betroffen sind. Ausserdem wird, wie immer wieder, individualisiert. Das heisst, es werden Personen als Konsument*innen oder als Produzent*innen direkt angesprochen, während die ganze Verarbeitungsindustrie ausgeblendet wird. Die Rolle der Supermärkte: inexistent. Dabei wären diese Akteure eigentlich ein wichtiger Teil der Strategie. Auch die Diversität der Bäuerinnen und Bauern wird nicht beachtet: vermeintlich wären alle gleich gross, hätten das gleiche Kapital, wären gleich politisch engagiert und von den gleichen Institutionen vertreten etc., was nicht der Fall ist.
Trotzdem: es gab tatsächlich auch eine institutionelle Entwicklung, indem neue institutionelle Strukturen entstanden, die Kommunikation und Kooperation zwischen den verschiedenen Ministerien fördern.
Zusammenfassend: sind wir ausgegangen von Konflikten in lokalen Ernährungssystemen im jeweiligen nationalen und globalen Kontext, dass es für die Transformation veränderte Zukunftsbilder braucht und gleichzeitig eben auch immer wieder die Einbettung in verschiedenen räumlichen höheren Ebenen, von Stadt oder dem Land.
Diskussion über agrarökologische Ansätze für ein nachhaltiges und resilientes weltweites Ernährungssystems und darüber, wie wir den dafür notwendigen Wertewandel anstossen können.
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