Sécheresses, canicules, inondations : le changement climatique en passe de gagner une « portée destructrice inouïe »
Conception Alvarez @conce1
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Le climat s’emballe et nous allons clairement dans la mauvaise direction. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) le 13 septembre dernier. Il revient sur les données les plus récentes concernant les gaz à effet de serre, les records de températures, les prévisions climatiques ou les engagements des États. Novethic a compilé les principaux chiffres à retenir.
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Canicules en Europe, inondations meurtrières au Pakistan, pluies diluviennes en Italie et au Japon, sécheresses en Chine, dans la Corne de l’Afrique et aux États-Unis… Le climat s’emballe et « nous allons dans la mauvaise direction », prévient sobrement un nouveau rapport sur le climat, baptisé United in Science et publié le 13 septembre. Élaboré par plusieurs institutions sous la coordination de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il dresse le bilan des publications scientifiques les plus récentes traitant du changement climatique, de ses incidences et des réactions qu’il suscite.
« Le rapport United in Science de cette année montre que le changement climatique est en passe de gagner une portée destructrice inouïe. Pourtant, alors même que les symptômes s’aggravent rapidement, nous nous enfonçons chaque année un peu plus dans notre addiction aux combustibles fossiles », s’inquiète António Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, dans un message vidéo. Quelques jours plus tôt, en visite au Pakistan, dévasté par des inondations meurtrières (plus de 1500 morts), il assurait n’avoir « jamais vu » de carnage climatique de cette ampleur.
Concentrations de gaz à effet de serre records dans l’atmosphère
Les taux atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et d’oxyde nitreux (N2O) continuent d’augmenter. L’accalmie due à la pandémie de Covid-19 en 2020 a eu peu d’impact sur l’augmentation des concentrations atmosphériques. Selon des données provenant du monde entier, notamment des observatoires phares du Mauna Loa (Hawaii, États-Unis) et du cap Grim (Tasmanie, Australie), les taux de CO2 ont ainsi continué d’augmenter en 2021 et 2022.
Émissions de gaz à effet de serre en hausse
En 2021, les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile sont remontées aux taux de 2019 (avant la pandémie). Et la tendance est toujours à la hausse en 2022 selon les données préliminaires, en raison d’augmentations aux États-Unis, en Inde et dans la plupart des pays européens.
État du climat mondial et prévisions climatiques
Les sept dernières années (2015 à 2021) ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Selon les estimations, la température moyenne mondiale durant la période 2018-2022 dépasse de 1,2°C la moyenne entre 1850 et 1900. Selon les prévisions, durant la période 2022-2026, les températures moyennes annuelles de la planète à proximité de la surface dépasseront les valeurs moyennes préindustrielles de 1,1°C à 1,7 °C.
Le plafond de réchauffement de 1,5°C, défini dans l’Accord de Paris, a été fixé dans une perspective pluriannuelle, mais on s’attend à ce que, de plus en plus régulièrement, une année donnée dépasse la limite de 1,5°C à titre individuel à mesure que s’élèvent les températures de la planète.
Insuffisance des engagements
Sans un renforcement des mesures d’atténuation, la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris sera définitivement compromise. De nouveaux engagements nationaux d’atténuation pour 2030 laissent entrevoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ils restent insuffisants. Ils devraient être quatre fois plus ambitieux pour nous remettre sur la voie d’une limitation du réchauffement à 2°C et sept fois plus pour une limitation à 1,5 °C.
Changement climatique dans les villes
Les villes, qui abritent 55 % de la population mondiale (4,2 milliards de personnes), sont responsables de près de 70 % des émissions d’origine humaine. Elles sont aussi extrêmement vulnérables aux effets du changement climatique, étant exposées aux risques considérables que représentent, notamment, la multiplication des fortes précipitations, l’accélération de l’élévation du niveau de la mer, les grandes inondations côtières à répétition et les canicules. Ces impacts exacerbent les problèmes et les inégalités socio-économiques.
Conception Alvarez @conce1