L’ortie, ce superaliment qui ne manque pas de piquant
A quoi peut bien vous faire penser l’ortie ? À des souvenirs où elle vous a piqué et ensuite démangé la peau… Mais certainement pas à un aliment comestible, riche en vitamines et minéraux dont le fer, le calcium et la vitamine C. Cette plante contient des propriétés exceptionnelles pour la santé et l’organisme.
Données botaniques
L’ortie de son nom botanique urtica dioica est une herbe vivace aux feuilles dentelées et poilues.
Elle pousse partout : le long des routes, dans les sous-bois, dans les parcs et dans nos potagers. Elle mesure de 50cm à 1m. On la retrouve essentiellement dans les sols riches en azote.
L’ortie est une plante très ancienne. En Suisse, on en a retrouvé des restes au 3ème siècle avant J-C dans des cités lacustres de l’époque du néolithique.
Son principal signe d’identification est son caractère urticant qui est sans conséquence grave si on la touche sans gants. Dans le cas où vous vous feriez piquer, pensez à appliquer de l’huile essentielle de lavande, de la crème au souci ou plus facilement frotter des feuilles de plantain directement sur la piqûre. En général, il pousse non loin de l’ortie. La douleur disparaît relativement vite.
La version fermentée de l’ortie est nommée purin d’orties. Ce purin a un caractère répulsif face aux pucerons et aux acariens, mais a aussi plusieurs bienfaits pour les sols. Il stimule la croissance végétale, renforce les capacités immunitaires des plantes et active la vie microbienne des sols.
« L’ortie est un aliment comestible aux propriétés exceptionnelles pour la santé. »
Vertus santé
Pour une qualité nutritionnelle optimale, il est conseillé de cueillir l’ortie avant sa floraison qui s’étale de juin à septembre. Une fois fleurie, elle a un goût plus amer. Une autre récolte est possible à l’automne quand il y a une nouvelle repousse. Les racines sont aussi récoltées à ce moment-là.
Cette plante est riche en vitamines C (6 fois plus que l’orange) et en calcium. Elle contient 40% de son poids sec en protéine.
On utilise les feuilles des orties, ses racines et ses graines pour trois usages différents :
Les feuilles ont une très haute valeur nutritionnelle notamment beaucoup de fer (3 fois plus que les épinards) ce qui est essentiel pour les femmes aux règles abondantes et permet de lutter contre la fatigue.
De plus, sa haute teneur en silice, un oligo-élément qu’on retrouve dans les os, les dents et la peau notamment en fait une plante reminéralisante. La silice se lie au calcium et est par conséquent nécessaire en cas de fractures, d’ostéoporose, de tendinites ou d’entorses.
Elle a aussi une action dépurative du sang, qui en fait un bon allié pour les affections de la peau comme l’acné, le psoriasis ou l’eczéma.
Son action diurétique permet de prévenir et de traiter les calculs rénaux, les rhumatismes et les arthrites.
Elle freine aussi la chute des cheveux et peut leur redonner de la vigueur. On l’utilisera en bain du cuir chevelu ou associée avec du vinaigre.
Les racines d’ortie sont utilisées contre l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Les graines d’ortie sont, quant à elles, contre l’énurésie (le pipi au lit des enfants). La préparation la plus courante est de cuisiner des petits gâteaux que l’enfant peut manger avant de se coucher.
Ces graines sont récoltées à la fin de l’été. On choisit un coin éloigné de la pollution. On coupe les tiges les plus fournies et on fait sécher les graines qu’on conserve ensuite dans des bocaux hermétiques.
Comment cueillir et manger une ortie sans se piquer ?
Habituellement, on cueille les 4 dernières feuilles d’une tige (celle du haut). Ce sont les plus jeunes, les plus claires et les plus tendres. Mais comment les cueillir sans gants et ne pas se piquer ? Voici notre astuce. Les poils de l’ortie sont tous orientés dans le même sens, vers l’extérieur. Ce qui signifie que si vous prenez la feuille d’ortie depuis sa tige et que vous la cassez, vous pouvez ensuite caresser la feuille dans le sens du poil (vers l’extérieur) sans vous piquer. Pour la manger crue, faites une boule que vous malaxez généreusement entre vos doigts avant de la porter à votre bouche.
Lors de la récolte, faites attention à choisir un endroit peu pollué, car l’ortie accumule facilement les produits toxiques et les métaux.
Recette
Pour terminer sur une note gustative rassembleuse, nous vous proposons une recette facile de pesto d’orties proche de celle de l’ail des ours. Bonne cueillette et bonne dégustation ensuite !
Ingrédients
50g de feuilles d’orties fraîches
25g de parmesan râpé
1 càs de pignons de pin
2 gousses d’ail
5 cl d’huile d’olive
Sel et poivre
Préparation
Mixez tous les ingrédients. Salez et poivrez selon votre goût.
Sources
www.lanutrition.fr
www.doctissimo.fr
www.cueilleurs-sauvages.ch
www.jardiniers-professionnels.fr
Bertrand & J-P Collaert & E. Petiot (2012), Purin d’ortie et compagnie, Editions de Terran.
Pierre & C. Gayet (2018), Ma bible de l’herboristerie, Leduc.s Editions.
Gaille E & B. Mulhauser (2021), Infusions des savoirs : Histoire de plantes médicinales à travers le monde, Ed. Jardin botanique de Neuchâtel.