Les choux de Bruxelles
Introduction
Le chou de Bruxelles, qui fait partie de la famille des crucifères, est un légume consommé de septembre à mars durant la période de l’année la plus froide où la population devrait au même titre que la nature ralentir et se recentrer sur elle-même. Ce superaliment regorge de glucides, fibres solubles, minéraux et vitamines essentiels à notre organisme pour notamment lutter contre les refroidissements.
Un peu d’histoire
Ce végétal a été créé au XVIIème siècle par amélioration des choux fourragers destinés au bétail. Leur nom vient du fait que leur mise au point a été attribuée à des maraîchers belges. Sa consommation principale se situe dans le Nord de l’Europe, comme aux Pays-Bas et en Belgique.
Le chou de Bruxelles fait partie d’une grande famille de choux qui peuvent être verts, rouges, lisses, ronds, granulés ou sous forme d’arbre, comme le chou portugais qui est lui beaucoup plus grand. Sur l’illustration ci-contre vous pouvez comparer la taille de ces deux légumes cousins. Le chou portugais est traditionnellement cuisiné en soupe tranché finement et accompagné d’ail, d’oignons, de pommes de terre et d’huile d’olive. Dans le cas des choux de Bruxelles on consomme les « bouquets » entiers – qui ne sont pas de fleurs comme leur nom pourrait le laisser supposer, mais des bourgeons.
« Ce superaliment regorge de glucides, fibres solubles, minéraux et vitamines essentiels pour lutter contre les refroidissements. »
Les bienfaits nutritionnels
Teneur en eau
Le chou de Bruxelles est constitué à 90% d’eau et il est pauvre en sodium. Il a donc un effet diurétique qui facilite l’élimination rénale.
Teneur en glucides
Il contient des glucides complexes comme l’amidon. Ce qui fait qu’il doit être cuit pour être plus facilement digéré. Il contient aussi des glucides simples, comme le glucose qu’on retrouve dans certains autres légumes. Et dernièrement une petite proportion de pentosane, un sucre non dégradé par les enzymes digestives humaines. Les personnes ayant des intestins sensibles devraient ne pas trop en consommer.
Teneur en fibres
Il est une excellente source de fibres dont 80% sont insolubles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas digérées par les intestins. Ces fibres insolubles régulent notre transit en maintenant l’eau dans les matières fécales, augmentant ainsi leur volume. Elles sont aussi des nutriments indispensables de la bonne flore intestinale, elles servent de nourriture aux fameuses lactobacilles et bifidobactéries qui les fermentent et produisent les acides gras à chaîne courte dont nous avons besoin pour rester en bonne santé.
Teneur en minéraux et vitamines
Essentiellement constitué de potassium, il contient aussi du calcium, magnésium, phosphore et manganèse. Pour les personnes sujettes à certains types d’ anémies, la vitamine B9 qu’il contient est une bonne alternative préventive. Sa teneur en vitamine C est également importante pour le système immunitaire et l’assimilation du fer. La vitamine K renforce le système osseux et intervient dans la coagulation du sang.
Teneur en polyphénols
Il en contient une teneur moyenne ce qui lui permet d’avoir une action antioxydante qui est utile à la prévention de certaines maladies telles que les cancers, les maladies neurodégénératives et cardio-vasculaires.
Périodicité et conservation
La périodicité des choux de Bruxelles s’étale du mois de novembre au mois de mars.
Ils se conservent, frais et nonlavés, quelques jours au réfrigérateur.
Les jeunes bouquets tendres et encore fermés peuvent également être congelés sans être blanchis, ou, comme alternative à la choucroute traditionnelle du choux blanc, fermentés. Vous trouverez une recette dans les liens ci-dessous.
« En hiver, on devrait manger des aliments comme les choux, la mâche et les endives, mais la tentation va plutôt vers des aliments sucrés. Pourquoi ? »
Pourquoi manger du chou en hiver ?
La période hivernale donne envie de manger davantage, car il y a peu de lumière à l’extérieur. Cette réduction de luminosité provoque la diminution de production de sérotonine (hormone du bonheur) et de mélatonine (sommeil et détente du corps). Deux hormones essentielles à notre bien-être. Et comme la sérotonine diminue notre appétit, le manque de soleil augmente notre appétit.
En hiver, on devrait pour satisfaire notre faim manger des aliments sains comme les choux, la mâche et les endives, mais la tentation va plutôt vers des aliments sucrés. Pourquoi ? Parce qu’ils font augmenter notre production de sérotonine et donc notre humeur s’améliore. Par contre, ces “sucres” (appelés glucides) ont un impact négatif sur notre glycémie (taux de glucose dans le sang), et génèrent des hypoglycémies dès que ces sucres rapides sont digérés, d’où les coups de fatigue et les tendances au grignotage pour compenser l’énergie manquante.
En médecine traditionnelle chinoise, la période de l’hiver symbolise le froid, le sombre, le lent et l’intérieur. C’est une période où nous devons ralentir, comme hiberner, se ressourcer. Et privilégier des aliments pour réchauffer notre corps et non pas manger plus de calories. Il est aussi recommandé de protéger ses reins et ses pieds du froid. On devrait donc manger davantage de soupes de légumes et de bouillons.
Expressions
Il n’existent pas d’expressions spécifiques pour les choux de Bruxelles, mais d’autant plus pour les choux en général :
Pourquoi dit-on que les garçons naissent dans les choux et les filles dans les roses ?
Depuis l’Antiquité, le chou est un symbole de fécondité. Cela s’explique par sa forme et la composition de son grand nombre de feuilles superposées. Au Moyen- ge, on servait de la soupe aux jeunes mariés pour augmenter leurs chances d’avoir un bébé. Parce que le chou aide au développement du fœtus par sa haute teneur en acide folique (vit. B9).
Tandis que pour les filles, on dit qu’elles naissent dans les roses qui sont constituées de multiples couches de pétales. Et cette fleur est aussi symbole de la féminité.
Pourquoi dit-on « tu es chou » en Suisse romande?
On dit habituellement à quelqu’un qu’il est chou pour lui dire qu’il est mignon, gentil ou adorable. A la moitié du XXème siècle, cet adjectif qualifiait d’abord un enfant. Il est associé au récit de la naissance dans un chou expliqué précédemment. Son sens a ensuite dérivé pour qualifier quelqu’un, enfant ou pas, de mignon.
So än Chabis!
En Suisse Allemande on qualifie de « chou » une chose de mauvaise qualité ou encore une histoire idiote, dont le narrateur pourrait être ce qu’on appelle une “tête de chou”… Pourquoi? Autrefois, le chou était très bon marché et donc “än Chabis” décrit quelque chose sans valeur – comme le chou.
Cela ne fait pas grossir le chou non plus
Le chou ne contient pas de graisse, on ne peut rien y changer. Cette expression est utilisée pour une situation sans issue. Elle s’aggrave plus, même si d’autres éléments négatifs viennent s’y ajouter mais elle ne s’améliore pas non-plus sans changement radical. Si, par exemple, les producteurs ne peuvent pas obtenir des prix équitables pour leurs produits parce que le déséquilibre du marché est clairement en faveur des grands distributeurs, les « actions de sensibilisation » des consommateurs ne servent pas à grand-chose : elles ne font pas grossir le chou.
Astuces
Pour atténuer l’odeur du chou lors de la cuisson, mettez une bonne cuillère de bicarbonate de soude dans l’eau de cuisson. Cela permet aussi d’intensifier la couleur du chou et de diminuer son temps de cuisson. Ou sinon ajoutez une ou deux feuilles de laurier dans l’eau de cuisson.
Avec les feuilles de chou, on peut aussi faire des cataplasmes. Comment ? Lavez les feuilles à l’eau tiède, enlevez la partie centrale pour ne garder que les feuilles. Ensuite les aplatir avec un rouleau à pâtisserie pour enlever le suc. Et placez ensuite 2 à 4 feuilles de chou sur la zone concernée en l’entourant éventuellement avec un torchon.
Dans le potager, le chou de Bruxelles est parmi les plus lents : semé dès le printemps, ses bourgeons ne sont récoltés qu’à partir de novembre. Il a besoin de terre riche et de beaucoup de place.
« Les garçons naissent dans les choux, mais pas les filles »
Recettes
Ce légume est plutôt simple à préparer. Il suffit de le laver à l’eau, couper le trognon et enlever les feuilles extérieures qui sont plus dures. Ensuite pour le cuire, on peut le couper en deux pour accélérer sa cuisson et faire une incision en forme de croix sous leur trognon pour une cuisson plus homogène.
La cuisson à la vapeur (< 100°C) de ce légume permet de préserver le plus possible les minéraux solubles et les vitamines C et B. Tandis que pour améliorer sa digestibilité, il est préférable de le blanchir 3 à 5 minutes dans l’eau bouillante et salée avant de terminer sa cuisson à la vapeur ou dans une autre eau.
Nous vous proposons ci-dessous une recette de chou cuit à la vapeur et ensuite au four.
Recette des choux de Bruxelles au paprika
Ingrédients:
- Choux de Bruxelles
- Paprika doux
- Ail en poudre
- Sel
- Huile d’olive
Préparation
- Couper les choux de Bruxelles en 2 et les cuire 5 minutes à la vapeur.
- Dans un bol, déposer les choux de Bruxelles cuits et y ajouter le paprika, l’ail, l’huile et le sel. Bien mélanger.
- Cuire au four à 190 degrés pendant 15 minutes. A adapter selon la quantité que vous avez mise au four et la taille des choux. Les nôtres étaient petits.